LES POINGS CONTRE LES MURS – Un père et un fils en cage

Salut Avigeekers, en ce qui me concerne j’apprécie beaucoup les films de prisons. Animal FactoryDog Pound, Les Evadés, le très grand Un Prophète… C’est un genre très varié. En fait si on y regarde bien, les angles sous lesquels traiter l’univers carcéral au cinéma sont multiples. J’en ai découvert un bon, Les Poings Contre Les Murs, et je vais vous en parler sans plus attendre.

LES POINGS CONTRE LES MURS C’EST QUOI ?

Les Poings Contre Les Murs est un film dramatique britannique de David Mackenzie sorti en 2014. Basé sur l’expérience en tant que psychologue volontaire en prison de David Asser, ce dernier en est le scénariste. Il fut présenté en première mondiale en 2013 au festival international du film de Toronto.

SYNOPSIS

Eric, jeune homme de 19 ans, est un détenu violent. À tel point qu’il se voit transféré (starred up) d’une prison pour mineurs à une prison pour adultes. Dans cette prison où la violence et le trafic sont omniprésents, son père Neville, purge déjà une peine de perpétuité. Il y rencontrera Oliver le psychologue volontaire du centre de détention qui va essayer de l’aider à canaliser sa colère et sa violence.

CASTING / PERSONNAGES

Bon casting, comme souvent dans les productions britanniques ciné ou sériesJack O’Connell incarne Eric Love, jeune homme ultra violent ne connaissant pas d’autres moyens d’expressions que ses poings. Tout à fait crédible dans ses attitudes de chav sans repères d’autorité.

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Jack O’Conell

Rupert Friend tient le rôle d’Oliver Baumer le psychologue de la prison. Pour Eric, il est le seul représentant de l’administration carcéral avec lequel la communication est possible.

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Ruppert Friend

Ben Mendelsohn est Neville Love, le père d’Eric. Son interprétation de détenu qui ne sortira plus jamais de prison est touchante. Il fait de ce père incapable d’être un père, maladroit au possible, quand il essaye de l’être malgré tout, un personnage émouvant.

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Ben Medelsohn

Sam Spruell joue le rôle du responsable de la prison Hayes.

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Sam Spruell

SCÉNARIO

Le scénario de Les Poings Contre les murs provient de l’expérience vécu du scénariste lui-même, et ça se ressent. Il sonne juste de bout en bout. On est prit dans l’histoire dès le début et le film se déroule sans temps morts.

Le film bénéficie d’un bon scénario. Simple, crédible et efficace. Chaque personnage a son rôle dans l’intrigue et le côté désespéré, bloqué, de la situation des prisonniers est bien rendu.

MISE EN SCÈNE

La mise en scène est un des points forts du film. Tendant vers un certain naturalisme, elle ne s’embarrasse pas d’effets de style compliqués. Les nombreuses scènes de violences ne sont pas exagérées ce qui les rends d’autant plus frappantes. Elles sont d’un réalisme cru.

PHOTOGRAPHIE

Enfin, la photo du film est vraiment super. L’image nette et crue, les couleurs saturées, l’utilisation ponctuelle de sur-exposition… Le film est visuellement très direct ce qui sert bien son propos.

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Spoiler Les poings contre les murs

Spoiler

Je ne pouvais pas en dire plus sans spoiler, voyons ça.

Le personnage de Neville Love tout d’abord. Au début on ne sait pas trop s’il s’agit du père du personnage principal Eric, c’est amené progressivement. Un personnage qui joue les durs, qui est un dur même, mais dont finalement on se rend compte qu’il n’a rien à faire là. Je veux dire il n’est pas innocent, il dit lui même avoir tué quelqu’un en prison, et il est craint des autres détenus. Cependant au fur et à mesure de son développement, on se prend à avoir de l’empathie pour lui. Sa relation homosexuelle douce et équitable avec son codétenu avec lequel il forme un couple, son statut de victime en tant que sous fifre du big boss des prisonniers, tout ça servi par l’interprétation subtile de Ben Medelshon en font une des qualité du film.

La fin aussi je veux en parler. En effet contre toute attente, l’histoire ne se finie pas si mal. Voir plutôt bien. Quand le dénouement se profile je m’attendais vraiment à ce que les deux meurent, le père et le fils Love. Ce qui d’une certaine manière aurait été aussi une bonne fin. Certes ultra dramatique, mais qui aurait été une violente attaque sur les injustices en milieu carcéral. Hors ce n’est pas le cas, et en y pensant c’est bien, bien parce que ce n’est pas le premier sujet du film. Film qui à mon sens parle plus des individus en prison, avec leurs personnalités et leurs sensibilités, que de la prison en elle-même. Donc à la fin les deux hommes parviennent à se sauver l’un l’autre, Neville sauve la vie de son fils et Eric sauve le peu d’estime de lui qu’il reste à Neville en l’acceptant comme père. C’est donc une belle histoire de filiation et de rédemption.

CONCLUSION

Alors pour finir je vous dirai que Les Poings Contre Les Murs est un film à voir. Un film qui modestement et en toute intégrité amène le spectateur à se questionner sur la conditions des détenus. Mais au-delà de ça, il s’agit de l’histoire d’un père absent et d’un fils à la dérive, et de comment ces deux peuvent être, ou pas, sauvés dans un milieu hostile. Un très bon film donc. Dans le genre des films de prisons il fait partit des mieux que j’ai vu depuis longtemps. Il y a beaucoup de manières de traiter la prison au cinéma, l’aventure d’évasion à la façon des évadés d’Alcatraz avec Clint Eastwood, la critique radicale de l’institution carcérale comme dans Dog Pound de Kim Chapiron, même le fantastique comme dans La Ligne Verte, ici nous avons à faire à un traitement social du sujet, comme les Anglais savent faire.

Si vous voulez vraiment une expérience de film de prison alternative extrême, voyez Fortress avec Christophe Lambert, ça va très loin (Mais c’est pas indispensable). Merci de votre attention, c’était John Bog pour Avis Geek.

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